Sur la politique de l’eau dans le Maroc moderne et contemporain __ Michele Tenzon et Sara Frikech

Pour les premières générations du Maroc post-colonial, la décolonisation de l’histoire signifiait l'élaboration d'un récit sur lequel l'identité nationale pouvait se construire. Les mouvements de violence et de résistance, concernant l’eau et la modernisation du pays, s'inscrivent dans un discours nationaliste qui, ironiquement, reproduit et renforce l'écriture coloniale. A partir de sa recherche actuelle, qui porte sur les transformations du paysage rural dans la région de Rabat, Michele Tenzon propose quelques clés pour relire le rôle de l'eau dans l'histoire récente de la modernisation du Maroc. A partir du récit historique et de la géographie de la ville de Meknès, l'architecte et chercheuse Sara Frikech explore plus en détail les transformations de la ville, en adoptant comme entrée à sa recherche, la fonction territoriale de l'eau dans la politique de la ville.

Devenir QANAT : s’engager dans la politique, la poétique et l'éthique de l’eau

Conçu par Francesca Masoero

Devenir QANAT est un programme public conçu comme un espace discursif pour élargir et approfondir les questions politiques, éthiques et poétiques soulevées par le travail des artistes présenté dans l’exposition. Le programme adopte une approche multidisciplinaire en faisant dialoguer des chercheurs, des artistes et des activistes. Il veut faire émerger des récits, des mémoires et des visions multiples autour des dispositifs du passé et les configurations actuelles qui touchent à la question de l’eau : sa présence ou son absence, sa distribution, son (non) partage et les conséquences sociales, écologiques, culturelles et politiques dans les différentes géographies en Afrique du Nord, en Méditerranée et au Moyen Orient.
Plus précisément, le programme explore l’histoire de différents mouvements et contre-mouvements et les pratiques de résistance qui ont émergé au Maroc autour de la question de l’eau et les processus d’enfermement des espaces (physiques et épistémiques) du commun.

Michele Tenzon est doctorante à l'Université libre de Bruxelles, Faculté d'architecture La Cambre Horta. En étudiant la relation entre la forme urbaine et les projets de modernisation du paysage rural en Italie d'après-guerre et dans les colonies françaises d'Afrique du Nord, elle mène sa recherche sur la planification urbaine moderniste et régionale.

Sara Frikech est architecte, vit à Rotterdam. Son travail découle de son  intérêt à comprendre les multiples couches de nos réalités hybrides. Elle active des récits oubliés et des scénarios alternatifs pour explorer les questions liées à l'environnement bâti, dans le but de trouver des façons de réfléchir sur l'expression architecturale existante et d'en imaginer de nouvelles.