Suite à une première édition ancrée à Marrakech en 2018, cette nouvelle édition de Charita 2021 crée un dialogue entre cette ville et d’autres territoires, de Tanger à Meknès, jusqu’a la region du Souss Massa.
Charita est un programme d’interventions artistiques, de conversations, de projections et d’ateliers qui se déroule dans des espaces publics et communs, ainsi que dans des lieux dédiés à l’art et la culture, conçu par Rim Mejdi, Francesca Masoero et Nouha Ben Yebdri.
Suite à une première édition ancrée à Marrakech en 2018, cette nouvelle édition de Charita 2021 crée un dialogue entre cette ville et d’autres territoires, de Tanger à Meknès, jusqu’a la region du Souss Massa, à travers une collaboration entre LE 18 (notamment son programme QANAT), la Fondation Dar Bellarj (dans le cadre des Ateliers Collectifs), en partenariat avec Mahal.
Charita définit son coeur conceptuel et sa ligne méthodologique à partir d’une réflexion critique d’une part sur les processus de transmission de savoirs, d’idées, des pratiques culturelles, de la mémoire et des récits collectifs ; et de l’autre sur les dynamiques complexes spatio-urbaines que les centre-villes marocaines entretiennent avec leurs ‘marges’. Investit dans le soutien des pratiques artistiques performatives et visuelles participatives et contextuelles en particulier, le projet propose, pour cette édition 2021, d’une part une restitution publique du travail mené au sein de QANAT et des Ateliers Collectifs entre 2019 et 2020. De l’autre, Charita invite des artistes basés au Maroc à mener des propositions de recherche et d’intervention qui visent à interroger, cerner et même réinventer les formes et mécanismes de production et transmission de savoirs, ainsi que le présent et le futur de l’identité des leurs villes, leurs configurations spatiales, et leurs histoires.
Jeu intemporel propagé dans le monde entier, le charita ou السِّيس, la marelle en francais, est une série de lignes, de connexions, et d’intersections créant des carrés, produisant des espaces éphémères et dessinant des terrains de jeu dans des contextes où ils n’existeraient pas autrement. Le jeu s’adapte à la rue, tout en façonnant sa fonction et son fonctionnement. Inspiré et tracé de son nom, Charita tente d’en incarner le propos : le projet adopte une approche ludique qui, à travers les interventions artistiques proposées, explore les relations complexes entre urbain et périurbain, et développe une méta-réflexion sur le rôle, l’étendue, les méthodes et les effets des institutions culturelles. Ainsi Charita interroge, engage et dégage des formes de circulation, de transformation et de ré-appropriation des pratiques culturelles et artistiques ainsi que les processus d'institutionnalisation des mémoires collectives dans une tentative de refaçonner les politiques existantes des autorités culturelles.
En se déployant principalement dans des espaces publics, Charita tente d’atteindre de nouveaux publics, tout en s’appropriant, détournant et reproduisant des formes culturelles conventionnellement perçues comme marginales, folkloriques et populaires, et par conséquent souvent rejetées.
Tout comme les nouveaux carrés qui prennent forme de lignes multiples tracées dans un terrain de jeu, tout comme les réseaux souterrains qui se créent, entremêlés, à partir de différents canaux creusés, ce programme se deploie à travers un agenda qui d’une part investi nombreux quartiers de Marrakech (de la médina à Douar Laskar, de Douar Koudia, a la palmeraie, jusqu’au Badii) souvent à travers la complicité d’espaces culturels tels que Dar Saida, Khial Nkhel, La Conserverie/Voice Gallery, Dar Cherifa, l’ESAV, Macaal, et Jardin Secret, mais aussi de lieux ‘commerciaux’ comme les Café La Source, la rue piétonne du Badii, ou encore des Hanouts ou des Fondouks. De l’autre, cette année Ch[a]rita / السِّيس s’étend au delà des frontières de Marrakech pour raisonner et s’interconnecter avec d’autres territoires. Premièrement, comme une partie de son programme est ancré dans, et parle d’autres territoires marocains, comme les villes de Tanger et Meknès, ou la région du Souss Messa. En outre, grâce à la contribution de Mahattat Radio et via d’autres réseaux, une partie des recherches, interventions et conversations vont résonner à travers les espaces de l'éther et digitaux.
De l’autre part et à partir de la fin d’avril, nos eaux se répandront et des graines s'échangeront à travers les programmes répondants Makhazin, conçu par QANAT et accueilli à Rotterdam Zuid - NL (Het Gemaal cultural center) et Nissan Byihyi al-Insan, conçu par Shayma Nader et Francesca Masoero a partir de Ramallah - PL (Om Sliman Community Farm).
Comme des stations radio, ces différentes antennes vont soit re-transmettre ou diffuser live des nouvelles strates de réflexion, d’autres terrains de jeu sous les formes de performances, installations, conversations, projections et séminaires.
Un peu perdu(e)s ?
Restez branchés sur nos ondes et cherchez l’antenne la plus proche pour vous connecter ! Collectez nos zines/programmes et soyez prêts à jouer avec les règles parfois opaques de nos matchs, ou à vous faire transporter par les eaux boueuses qui transcendent les courants.
Ch[a]rita / السِّيس est un projet développé par LE 18, Dar Bellarj Foundation, en dialogue avec Mahal Art Space, à travers leurs plateformes respectives QANAT, Ateliers Collectifs, and Pédagogies Invisibles.
Avec les contributions de : Summaya Ahmed, Soumeya Ait Ahmed, Meriem Amal, L’AMME (Mohammed Biyjeddiguene, Ali Faiq, and Fayçal Lahrouchi), Alexandra Anzid Kollarova, Jamaa Baida, Mohamed Bariz, Aïcha Belarbi, Farida Belyazid, Yasmine Benabdallah, Meriem Benmhamed, Leïla Bouasria, Cie Hna-Ya (Said el Hajjadi & Manon Matauco), Chloé Despax, Hicham Elladaqui, Ali Essafi, Noureddine Ezarraf, Abdellah M. Hassak, Zakaria Ghani, Khadija Jayi, Houda Jouaij, Hanane Idihia, Yassin Khoulfi, Asma Lamrabet, Mustapha Lhench, les Mamans Douées, Oussama Moukmir, Othmane Ouallal, Rachid Ouhnni, Mariem Ounaser, Anna Raimondo, Tahany Rached, Thierry Ruf, Laila Safouate, Edoaurd Sors, Dounia Terhnmina, Hanne Van Dyck.
Ch[a]rita / السِّيس est soutenu par la Foundation Susanna Biedermann, Stimuleringsfonds - Creativitie Industrie et la SCAC - Ambassade de France.
Le projet est soutenu aussi par la collaboration essentielle de Dar Cherifa, Dar Saida, Khial Nkhel, l’ESAV, Mahattat Radio, Jardin Secret, Toit en Vert, Domaine Sauvage, Café La Source, Café Amelkis, Café Mercado, MACAAL, Voice Gallery, la Conserverie.
Au delà des artistes, des intervenants, des réalisateurs, et de l'équipe, un remerciement particulier va à Maha el Madi, Aziz Bouyabrine et a toute l'équipe et communauté de Dar Bellarj; Laila Hida & l’equipe du 18 (Soumeya Ait Ahmed, Meriem Benmhamed, Tamou Chiker, Amine Lahrach, Alessia Ruggieri, Elisa Zorzi); Marouan Benkhaldoun; Mr. Abdeltif Benabdallah; Alia Belgir, Rocco Orlacchio, Janine Gaelle, Meriem Berrada, et Jeanne van Heeswijk.
Equipe curatoriale : Francesca Masoero, Rim Mejdi & Nouha Ben Yebdri
Equipe de production, documentation & communication : Noureddine Ezarraf, Amine Lahrach, Abdellah Hassak, Louisa Aarrass, Mohamed Haïti, the young team of Dar Bellarj / radio medina (Jamal Jouchi, Mohamed Hallal, Hanane Assoukti, Mohamed Darmouch, Mohamed Rida Nahlaoui, Salma Hadaf, Oumaima Hadaf), Amine Berrada et Lea Jiqqir.
Design graphique : Nassim Azarzar
Rédaction, editing et traductions : Francesca Masoero, Rim Mejdi, Noureddine Ezarraf